Chers amis,
Afin de mieux connaître tous nos membres, vous trouverez ci-dessous une interview de notre membre le plus récent : UNION (Turquie) en la personne de son Président –Marc Buker-.
1) L’Association des anciens élèves des écoles françaises en Turquie va fêter son 32ème anniversaire. Marc, quelle est selon toi la principale contribution de l’Association des anciens élèves pour les nouvelles générations et en général pour son environnement social à Istanbul/Turquie ?
Notre UNION des Anciens Elèves des Ecoles Françaises de Turquie regroupe les anciens élèves de six écoles différentes : les lycées Notre Dame de Sion, Saint-Benoît, Saint-Joseph d’Istanbul, Saint-Joseph d’Izmir, Saint-Michel et Sainte-Pulchérie, fondées par diverses congrégations catholiques et scolarisant aujourd’hui plus de 6.000 élèves. Ce sont des écoles pluriséculaires, dont la plus ancienne, Saint-Benoît, date du XVIème siècle. Chacune de ses écoles a sa propre association et chaque ancien élève peut adhérer à l’association de son école. La principale contribution de l’UNION est qu’elle réunit, sous une même entité, tous les anciens élèves des six écoles françaises de Turquie, sans distinction d’école. A l’heure de la mondialisation et de l’importance des réseaux, notre UNION a contribué à rassembler des hommes et des femmes qui ont reçu la même éducation, qui portent le même regard d’ouverture et de tolérance sur le monde, et qui peuvent, ensemble, prendre des initiatives plus globales, plus ambitieuses. Depuis 1989, l’UNION a ainsi fédéré toutes les forces des anciens élèves pour organiser des expositions, des conférences, des actions englobant nos six établissements et la totalité des anciens élèves.
2) Quelles activités concrètes l’Union mène-t-elle ?
L’UNION contribue au développement de nos écoles en étroite collaboration avec la Fédération des Ecoles Catholiques Françaises de Turquie, qui regroupe les supérieurs des congrégations fondatrices de nos écoles. Nous mettons à la disposition des anciens élèves de nos écoles des espaces de rencontre lors de nos activités, visioconférences ou médias sociaux (facebook, linkedin, instagram, entre autres). Nous organisons des activités dans des lieux prestigieux et symboliques (comme le siège international de l’UNESCO ou de l’OCDE où l’on fêté nos anniversaires de 30 ans et 20 ans de fondation) pour promouvoir notre mouvement d’anciens élèves et la philosophie d’ouverture des nos écoles. Durant la récente période de confinement, nous avons dû transformer nos réunions en virtuel, cela nous a permis de rassembler les Unionistes qui vivent sur tous les continents lors de notre série de visioconférences, notamment celle intitulée « Union Sans Frontières ». Nous avons même célébré les 150 ans du Lycée Saint-Joseph d’Istanbul en visioconférence, avec la participation de toute la communauté de Saint-Joseph, de tous les directeurs de nos écoles, de tous nos anciens élèves, des frères supérieurs, de l’ambassadeur de France en Turquie et de la COFAEC.
3) Au sein du groupe des anciens membres, quelle est la tranche d’âge la plus attachée aux objectifs de l’Union et quelle en est, selon vous, la raison ?
Je pense que chaque ancien élève a, selon son âge, une raison différente d’être attaché à l’UNION. Pour les plus jeunes diplômés, ils profitent de notre programme « Union Accueil » qui entoure leur arrivée dans une université en France (aide à trouver un logement, ouvrir un compte bancaire, orienter ses études ). Pour les jeunes diplômés, notre réseau d’anciens les aide à trouver un stage, un emploi ; a minima procure des conseils. Et pour ceux qui sont dans la vie active ou à la retraite…je dois dire qu’un sentiment généralisé parmi les Unionistes est de reconnaître que c’est dans nos écoles que nous avons vécu nos meilleures années d’étude, c’est dans nos bâtiments que nous avons reçu notre plus importante éducation et nos valeurs : on revient vers nos écoles et vers nos camarades. C’est ainsi que les Unionistes retrouvent forcément dans nos réunions d’autres Unionistes avec qui ils vont pouvoir retrouver ce même esprit, au-delà des différences d’écoles ou de générations.
4) Avec une population qui professe majoritairement l’islam, comment un groupe d’anciens élèves d’une école catholique vit-il et témoigne-t-il de sa foi ?
Il faut noter que nos écoles accueillent une très grande majorité de musulmans. Je me souviens qu’en 1985, j’avais un cours individualisé de catéchisme car j’étais le seul chrétien dans ma classe de 40 élèves ! Loin de nous préoccuper, c’est surtout un magnifique exemple que donnent nos établissements congréganistes dans un pays de plus de 80 millions, qui a vu historiquement sur ses terres éclore plusieurs civilisations et a toujours vécu dans un contexte multireligieux. La particularité de nos écoles est qu’elles accueillent sous la statue de nos « Saints » et du drapeau français, des jeunes de confessions différentes ; les familles ont toujours autant la volonté d’inscrire leurs enfants dans nos écoles qui admettent sur concours. Ce brassage multiculturel est naturel et se vit au quotidien sans aucun entrechoc. Quand on pense aux grands maux dans notre monde que causent les tensions interreligieuses, nos écoles sont des exemples vivants que, avec tolérance et ouverture à l’autre, le « vivre-ensemble » est possible et même stimulant. Pour reprendre le titre d’une exposition que nous avions organisée à Paris, dans la mairie du VIème arrondissement (place Saint-Sulpice), nos écoles sont des « racines pour l’avenir » : elles nous enseignent ces valeurs d’humanisme tellement importantes pour appréhender le monde d’aujourd’hui et contribuer à le façonner.